Global 7000 : La Rolls Royce du ciel
Les jets long-courriers étant le segment le plus dynamique du marché, le tout premier prototype du Global 7000 de Bombardier était très attendu lors de sa présentation cet été.
Les plans étaient arrêtés depuis quelques années, mais rien ne vaut un modèle de taille réelle pour se faire une idée. J’ai eu la chance de pouvoir le voir au salon EBACE en mai et sa présentation à la presse américaine a suscité beaucoup d’intérêt outre-Atlantique.
Cet appareil, qui devrait être disponible en 2016 pour 75 millions de dollars, est déjà considéré comme la Rolls Royce du ciel. À ce titre, il pourra bientôt concurrencer le très prestigieux G650 de Gulfstream, favori des célébrités et des milliardaires du monde entier, désormais proposé dans une nouvelle version (le G650ER) dont le rayon d’action atteint 12 964 km. Dassault n’est pas en reste et devrait lancer son Falcon 8X en 2016, afin de se positionner sur ce marché prometteur. Pour en savoir plus, consultez notre billet intitulé Long range jets race to fly further.
D’après Bombardier, le Global 7000 sera le summum du jet d’affaires long-courrier. Du fait de son rayon d’action, qui devrait dépasser les 13 500 km à une vitesse de croisière de Mach 0,9, mais aussi de sa conception innovante « de l’intérieur vers l’extérieur ». En effet, si les avions sont habituellement conçus à partir de leur aspect extérieur, ce qui nécessite d’agencer la cabine en fonction de l’espace disponible, dans le cas du Global 7000, les concepteurs ont d’abord imaginé l’intérieur de l’appareil.
Comme l’explique Tim Fagan, responsable du design industriel : « l’avion a été conçu de telle façon que le besoin d’espace en cabine détermine l’aérostructure. Notre objectif était de créer l’expérience parfaite. »
Ce design, inspiré des directives de style de Rolls Royce et Bentley, met l’accent sur le haut de gamme sans ostentation, avec un savoir-faire propre à satisfaire une clientèle des plus exigeantes.
L’intérieur peut être configuré de différentes façons et comprend notamment un espace cuisine, des sièges inclinables pour accueillir entre 10 et 19 passagers et différentes zones pour les repas, le travail, le divertissement ou le repos (dont une suite avec un lit de 160 cm et une salle de bains privative).
En plus de ces atouts, l’incontestable avantage du Global 7000 est ses grands hublots, bien plus larges que ceux des autres jets long-courriers. Ainsi, chaque zone de la cabine compte six grandes ouvertures rectangulaires conçues pour offrir un maximum de lumière naturelle et améliorer la visibilité des passagers.
En général, les avionneurs consacrent beaucoup d’attention à la conception des hublots, car ils ont non seulement un impact sur l’aérodynamisme de leurs appareils (et donc sur leur vitesse et leur consommation de carburant), mais aussi parce que, pour les passagers, ils sont en quelque sorte les « yeux » des jets et servent ainsi à les distinguer.
Gulfstream est célèbre pour ses hublots en forme d’œuf qui rendent ses avions reconnaissables au premier coup d’œil, même par des néophytes. Il n’est donc pas étonnant que Bombardier cherche à le concurrencer en créant à son tour une forme unique de hublot.
Les premiers Global 7000 seront livrés en 2016 à une clientèle qui devrait être constituée pour un tiers de grandes fortunes, un tiers d’opérateurs aériens et un tiers de services de vol d’affaires de grandes sociétés.
En attendant, le constructeur canadien prépare déjà le lancement de son prochain jet : le Global 8000. Attendu pour 2017, ce futur avion devrait pouvoir parcourir 14 630 km à une vitesse de Mach 0,9, ce qui lui permettra de voyager sans escale de Los Angeles à Sydney ou de Genève à Bali : un record… Jusqu’à ce qu’un des ses concurrents décide de voler encore plus loin !