Gulfstream déploie sa puissance
Gulfstream Aerospace est un des grands succès de l’aéronautique d’affaires.
L’année passée lui a été particulièrement profitable comme en témoignent les informations dévoilées par sa société mère, General Dynamics, qui font état de 150 livraisons d’appareils (un des indicateurs clés du marché) sur l’ensemble de la période et d’un record de commandes enregistrées au quatrième trimestre.
Le chiffre d’affaires du Gulfstream a ainsi atteint 8,6 milliards de dollars en 2014, soit 6,5 % d’augmentation par rapport à l’année précédente.
La société poursuit actuellement sur cette lancée avec le développement du G500 et G600, deux nouveaux appareils présentés juste avant le salon NBAA en octobre dernier. Pour plus d’information à ce sujet, consultez notre article : G500 et G600 : Gulfstream présente deux nouveaux appareils « optimisés ».
La semaine dernière, c’est l’emblématique G650ER qui retenait l’attention des médias en réussissant simultanément à battre un record de vitesse sur deux différentes liaisons aériennes et à faire le tour du monde en une seule escale.
Le jet utilisé pour cette dernière performance, propriété de Steve Wynn, PDG du groupe Wynn Resorts, a réussi son exploit en effectuant un premier trajet entre New York (White Plains) et Pékin en 13 heures et 20 minutes, soit 12 851 km à une vitesse moyenne de Mach 0,87 ; puis une deuxième étape de Pékin à Savannah, dans l’État américain de Géorgie, en seulement 12 heures.
Chacun de ces vols approchaient du rayon d’action maximal de l’appareil (13 890 km) tout en laissant suffisamment de carburant dans le réservoir pour répondre aux impératifs de sécurité. Sans pousser le G650 ER jusqu’à ses limites, ils ont permis de démontrer sa puissance, sa rapidité et son autonomie.
À propos de Gulfstream
Gulfstream Aerospace est une filiale du géant américain de la défense et de l’aérospatiale General Dynamics installée à Savannah dans l’État de Géorgie. Baptisée Grumman lorsqu’elle construisait des avions militaires, la société a pris le nom de Gulfstream en 1968 lors de son lancement sur le marché des jets d’affaires.
Elle a ensuite produit plusieurs modèles de taille moyenne, comme le G200 et le G450, avant de se concentrer sur la production de jets long-courriers rendus immédiatement reconnaissables grâce à de larges hublots ovales. La concurrence lui a alors emboîté le pas…
Avec un rayon d’action de 12 038 km, le GV (G5) lancé en 1990, était le premier jet très long-courrier du marché (14 places). Des années plus tard, mais toujours dans cette même catégorie, Gulfstream produit un avion à 65 millions de dollars : le G650et sa variante au rayon d’action encore plus étendu, le G650ER.
Le développement de la marque Gulfstream a largement contribué à ce succès, notamment dans son pays d’origine, aux États-Unis. Elle a su se rendre désirable en mettant l’accent sur le raffinement sans précédent de ses avions, en plus de performances techniques tout aussi impressionnantes. Le G650 a d’ailleurs connu un tel succès que des acheteurs impatients sont prêts à débourser d’importantes sommes d’argent pour gagner des places sur la liste d’attente.
Bombardier tente de détrôner Gulfstream sur le segment des long-courriers
De nos jours, Gulfstream est menacé sur son segment de prédilection par son principal rival, le Canadien Bombardier qui s’est lancé dans l’aviation privée avec le rachat de Learjet en 1990. Pour ce dernier aussi, 2014 a été une excellente année. Les deux concurrents dominent le marché grâce à leurs offres diversifiées d’avions de toutes tailles et catégories.
À l’heure actuelle, la stratégie de développement de Bombardier et sa politique tarifaire sur le segment des long-courriers menacent de faire perdre sa place de leader à Gulfstream. Les appareils de la gamme Global offrent plus d’espace en cabine pour un prix inférieur à celui du G650 (entre 40 et 50 millions de dollars).
Par ailleurs, si leur vitesse de pointe plus réduite (Mach 0,89 contre Mach 0,925 pour le G650), attire moins l’attention, elle ne représente pas un handicap majeur pour les clients, surtout s’ils souhaitent effectuer des vols relativement courts.
Dans la série, les appareils les plus connus sont le Global 6000 (19 places, rayon d’action de 11 112 km) et son petit frère le Global 5000. En 2016 et 2017, viendront s’y ajouter le Global 7000 à 73 millions de dollars et le Global 8000, deux nouveaux jets d’affaires long-courriers au rayon d’action encore plus impressionnant. Cependant Gulfstream ne devrait pas se laisser faire et prévoit de livrer le G500 et G600 au prix de 43,5 millions de dollars à compter de 2018 et 2019.
Pour l’instant, Gulfstream continue de régner sur le segment des jets très long-courriers, mais les années à venir devraient être marquées par la lutte sans merci entre ces deux géants… que nous ne manquerons pas de suivre avec grand intérêt !
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