25 septembre 2015

À qui appartiennent les aéroports ?

Emmanuel Macron a annoncé cette semaine la volonté de l’Etat de privatiser les aéroports de Lyon et Nice.

En France, l’Etat a pendant très longtemps été propriétaire de la plupart des plateformes aéroportuaires.

Ce n’est que dans les années 2000 que la gestion des aéroports de province a été progressivement transférée aux collectivités locales.

Ainsi, le gouvernement a initié en 2002 la décentralisation de onze aéroports régionaux (Nice, Toulouse, Lyon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Montpellier, Pointe-à-Pitre, Fort-de-France, Saint Denis de La Réunion et Cayenne).

Pour chacun de ces aéroports, l’Etat a gardé 60% du capital et a transféré 25% aux Chambres de commerce et d’industrie (CCI) et 15% aux collectivités locales.

Mais pour se désengager encore plus de la gestion des aéroports, Bercy a récemment commencé à ouvrir le capital de certaines plateformes à l’investissement privé.

C’est ainsi qu’en 2006 le capital d’Aéroports de Paris (ADP) a été ouvert aux investisseurs privés.

Vers la privatisation des aéroports de province

En avril 2015, l’Etat a cédé ses parts de l’aéroport de Toulouse-Blagnac.

C’est le consortium chinois Symbiose qui a remporté l’appel d’offres en acquérant 49,9% du capital de l’aéroport.

En début de semaine, Emmanuel Macron a annoncé l’amorcement d’une opération similaire pour les aéroports de Nice et Lyon, dont l’Etat détient toujours 60% du capital.

Les conditions de l’appel d’offre seront fixées dans les prochains mois et la cession devrait prendre en place début 2016.

Un terrain d’investissement intéressant

À peine quelques jours après cette annonce, des investisseurs ont déjà manifesté leur intérêt à racheter les parts de l’Etat.

ADP a notamment des vues sur l’aéroport de Nice. Nice est le troisième plus grand aéroport en France pour le transport aérien commercial et le troisième aéroport le plus fréquenté par les jets privés en Europe, ce qui en fait un choix de taille pour les investisseurs.

Si l’aéroport de Lyon compte également un grand nombre de mouvements d’avions, ADP ne souhaite pas en racheter les parts. La société craint que la plateforme lyonnaise entre en concurrence avec les aéroports de la capitale.

Dans certains pays comme le Royaume-Uni, les aéroports sont depuis plusieurs années ciblés par les grands investisseurs.

L’aéroport de Londres City a été mis en vente en avril 2015 par l’entreprise d’investissement américaine Global Infrastructure Partners (GIP), qui détient 75% des parts de marché de l’aéroport.

GIP possède également une partie du capital des aéroports de Londres Gatwick et d’Edimbourg.

Acheté en 2006 pour 750 millions de livres, Londres City est aujourd’hui estimé à 2 milliards de livres, ce qui représente un profit considérable pour GPI.

Quel impact pour les aéroports ?

Dans le cas de l’aéroport de Toulouse, la gestion de l’aéroport reste majoritairement publique.

Quant à Nice et Lyon, le cahier des charges devrait favoriser les collectivités et entreprises locales ainsi que les candidats les plus expérimentés dans la gestion d’aéroports.

La privatisation (partielle ou non) des aéroports n’affecteront ni le trafic aérien ni les normes de sûreté et sécurité qui sont attribués à la direction générale de l’Aviation civile (DGAC).

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