23 juin 2016

Faut-il avoir peur des turbulences ?

Beaucoup de passagers s’inquiètent ou prennent peur lorsque leur avion commence à s’agiter sous les effets des turbulences. Ce phénomène naturel et parfois imprévisible peut être terrifiant, mais il est pourtant commun de ressentir des vibrations en cours de vols.

Même certains de mes collègues à PrivateFly, qui sont pourtant des passionnés d’aviation et d’aéronautique, deviennent nerveux lorsque les turbulences reviennent.

Mais la meilleure façon de ne plus avoir peur des turbulences est de comprendre leur origine et leur fonctionnement. C’est pourquoi j’ai décidé de partager mes connaissances de pilote pour expliquer ce que sont réellement les turbulences et comment elles affectent les avions en vol.

D’où viennent les turbulences ?

Pour faire simple, les turbulences surviennent lorsqu’un avion traverse une zone d’air agitée. Plusieurs explications peuvent expliquer ce phénomène

Lorsque l’appareil vole à basse altitude, les turbulences peuvent être provoquées par des vents forts, comme en cas de tempête. Dans les zones plus chaudes, les agitations peuvent être provoquées par des courants thermiques créés par un changement de température auprès du sol.

Lorsque l’avion vole plus haut, les turbulences surviennent lorsque l’air se déplace verticalement (courants ascendants). D’autres facteurs peuvent également entrainer des turbulences tel que les courants-jets (ou jet streams), les chaînes de montagne ou les trainées des plus gros avions.

Si vous traversez l’Europe, vous ressentirez probablement des turbulences en volant au-dessus des Alpes.

Les turbulences sont-elles dangereuses ?

À part dans les plus rares circonstances, les turbulences ne comportent aucuns risques. Les avions peuvent subir des pressions extérieures importantes et les pilotes sont capables de garder le contrôle de l’appareil, même lorsqu’ils traversent les pires bourrasques de vent. Même si le mouvement peut être pénible, l’avion ne tombera pas en panne à cause des turbulences.

Du point de vue du pilote, les turbulences posent généralement des problèmes de service à la clientèle, plutôt que des problèmes de sûreté. Les pilotes n’ont pas peur que l’appareil soit abimé, ils sont inquiets de garder leurs passagers détendus et les boissons en place.

Les constructeurs conçoivent des avions capables de résister à toutes formes de pression, et les appareils subissent des tests de résistance incroyables dans des conditions d’apesanteurs très élevées ou très basses. Vous n’avez donc rien à craindre, même en cas de turbulences importantes.

Peut-on éviter les turbulences ?

Prévoir l’endroit, l’heure et la taille d’une turbulence tient plus à l’art qu’à la science. Les pilotes s’informent en observant la météo, les signaux des radars et surtout les comptes rendus en temps réel d’autres pilotes qui ont traversé la même zone.

En général, les pilotes savent prédire qu’ils s’apprêtent à traverser une zone de turbulences. Ils s’y attendent par exemple lorsqu’ils traversent une chaine de montagne ou un courant-jet.
Cependant, certaines turbulences sont imprévisibles. Il existe un type de turbulence, appelé turbulence atmosphérique, qui est particulièrement difficile à repérer. Ces turbulences surviennent lorsque l’air est très sec, donc aucune condensation ne se forme et les radars météorologiques ne les repèrent pas.

Si les turbulences ne peuvent pas toujours être évitées, certains avionneurs sont en train de tester des technologies qui aideraient les pilotes à prévoir de façon plus précises les zones d’agitation, tels que des systèmes à lasers ultraviolet qui pourraient détecter les mouvements d’air à l’avance. Il est donc possible que dans quelques années les turbulences ne soient qu’une affaire du passé !

Alors si vous entrez dans une zone de turbulence, détendez-vous : vous êtes en sécurité. Assurez-vous juste de bien tenir votre verre de champagne.

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