14 mars 2014

L’aviation d’affaires et l’écologie

La mise en relation de ces deux sujets pourrait faire sourire certains sceptiques.
Mais l’écologie étant en grande partie, l’économie d’énergie : il est difficile de ne pas être “écolo” quand le principal poste de coût d’un vol est le carburant, vous en conviendrez…

Le trafic aérien total, selon le United Nations Climate Expert group, est responsable de 5% des émissions de CO2 dans le monde. L’aviation d’affaires représente 8% du trafic aérien.
Alors que le trafic aérien croît d’année en année (boosté par le Moyen-Orient, l’Asie et l’Afrique…), tous les acteurs de la chaine se mobilisent pour stabiliser, voire réduire la contribution de l’aviation aux émissions totales de CO2.

Sans entrer dans des considérations scientifiques et trop détailées que certains lecteurs maîtriseront bien mieux que moi… voici à mon sens et brièvement, les pistes d’améliorations des principaux acteurs.

1 – Les constructeurs aéronautiques

Les constructeurs comme Bombardier, Dassault, Gulfstream… dépensent jusqu’à 80% de leur budget R&D dans l’eco-design. La recherche des matériaux les plus légers, les moins polluants et les plus recyclables est au centre de toutes les attentions.

De nouveaux acteurs apparaîssent également sur le secteur d’appareils fonctionnant à l’énergie solaire ou à moteurs électriques. Le plus avancé et sans doute le plus médiatisé est évidemment le Solar Impulse, projet mené par le pyschiatre et aéronaute Bertrand Piccard et l’hommes d’affaires André Borschberg. Le monoplace Solar Impulse a déjà volé pendant 26 heures d’affilée.

2 – Les motoristes

Tous les yeux sont tournés vers ces acteurs, Rolls-Royce, GE, Snecma, P&W… C’est aussi la “guéguerre” entre eux : qui fabriquera les moteurs les moins gourmands en kérosène et équipera les avions de demain ?

Récemment Snecma et son Silvercrest a pris le dessus sur Rolls-Royce et son RB282 pour équiper le dernier Dassault Falcon 5X : un avion français aux moteurs français, tant pis pour mes chefs anglais!

Le tout dernier Falcon consommera, selon son constructeur, moitié moins de carburant que ses concurrents.

3 – Les opérateurs et services aéroportuaires

Les opérateurs utilisent toujours (sauf cas exceptionnels) les aéroports entièrement dédiés à l’aviation privée comme Le Bourget. Ceci permet surtout de réduire le temps d’allumage des moteurs plus le temps de roulage au sol avant de rejoindre la piste de décollage. Les pilotes roulent sur les taxiways du Bourget pendant 5 à 10 minutes avant de décoller, à Charles-de-Gaulle, c’est facilement 2 fois plus !

La piste des biofuels est également étudiée de plus en plus.

D’autre part, les opérateurs doivent également réfléchir aux plans de vol les plus efficaces en trouvant la trajectoire la plus courte pour relier les deux aéroports. Ceci se heurte évidemment au contrôle aérien, qui dicte la trajectoire à suivre, ce qui nous amène au point numéro 4…

4 – Le contrôle aérien

En Europe, les avions volent bien plus longtemps qu’ils ne le devraient pour rejoindre deux aéroports. Aussi, les itinéraires et instructions donnés par les contrôles aériens de chaque pays font que les avions changent d’altitudes et de vitesse de manière désordonnée pendant le vol, ce qui impacte directement la consommation de carburant. Le vol le plus économe serait une ascencion progressive, puis une descente progressive, limitant le temps passé en “altitude de croisière”…
Ceci touche aussi bien les compagnies aériennes commerciales que les jets privés.

Ainsi, le projet SESAR Joint Undertaking a été lancé en 2004 (et toujours en cours) a pour but d’optimiser la gestion du trafic aérien et est le pilier du projet Ciel Unique Européen (qui a causé quelques grèves récemment). Ce projet est l’homologue du projet NextGen lancé outre-Atlantique.

Je suis personnellement un fervent supporter de ce projet qui a pour objectifs, entre autres, de réduire les coûts opérationnels du contrôle aérien à un niveau Européen, de réduire les temps de vol et de faire des économies de carburant de 10%.

5 – Les sociétés de services comme PrivateFly

Non, l’engagement d’une entreprise 0-papier n’est pas le seul que l’on est pris pour la sauvegarde de la planète… notre plus grande contribution à mon sens est la guerre lancé aux “empty-legs”, ces vols vides ou de positionnement.

En effet, 40% des vols privés volent sans passagers… C’est la plus grande inefficacité de l’industrie !

Cette situation découle bien sûr de la nature même de l’aviation privée : elle est “sur-demande”. Elle est dûe également au fait que c’est une industrie extrêment fragmentée : 80% des opérateurs européeens ont une flotte de 4 avions ou moins … difficile d’optimiser une flotte de cette taille !

Ainsi, un même avion transportera 1 passager entre Le Bourget et Nice, volera à vide chercher 2 passagers à Genève pour les emmener à Londres Farnborough avant de revenir vide à sa base, Le Bourget… tout ça dans la même journée !

Notre engagement est de recenser et de commercialiser via notre site web et nos applications mobiles ces vols vides souvent bradés. Nous les proposons à des clients à l’emploi du temps flexible ou à des clients qui souhaitent profiter d’une expérience inoubliable.

…. Alors, sauvez la planète, volez en empty-leg !

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