29 novembre 2013

L’Union Européenne s’est prononcée sur les heures de travail des pilotes de ligne

Début Octobre, un projet d’harmonisation des heures de travail des pilotes de ligne a été rejeté par le Parlement européen.

L’autorité de l’aviation civile (CAA) au Royaume-Uni soutenait cette initiative au nom de la sécurité, bien que le principal syndicat des pilotes de ligne de ce pays (BALPA) s’y opposait pour les mêmes raisons :

les changements proposés ayant selon lui pour conséquence d’accroître la fatigue des pilotes.

Cette question est particulièrement sensible en ce moment, alors qu’une étude récente de ce même syndicat vient de révéler que plus de 50 % des pilotes interrogés déclaraient s’être déjà endormis aux commandes d’un avion.

Avec la standardisation croissante du métier de pilote de ligne, les différences entre leur travail et celui des pilotes de l’aviation privée deviennent de plus en plus flagrantes.

Décrocher un emploi de pilote sein d’une compagnie aérienne est toujours un bon moyen de se lancer lorsqu’on vient d’obtenir son brevet ou de quitter l’Armée (la plupart de mes anciens collègues de la RAF ont d’ailleurs suivi cette voie), mais le métier n’est plus ce qu’il était.

Pilote de ligne contre pilote de jet

Le succès des low-costs a entraîné un changement radical de la façon dont les compagnies aériennes évaluent leurs marges. Les pilotes sont considérés comme une matière première coûteuse, dont il faut absolument rentabiliser l’utilisation.

Les compagnies aériennes tentent de réduire drastiquement le temps que leurs avions passent au sol.

Les nouveaux équipages arrivent donc à l’aéroport seulement 30 minutes avant le décollage, alors que les passagers eux attendent depuis plus de deux heures.

Paradoxalement, c’est tout l’inverse pour l’aviation privée. Le pilote d’un jet arrive en général environ deux heures à l’avance afin de préparer son plan de vol et s’assurer que l’avion soit prêt à décoller.

Ses passagers eux peuvent embarquer en seulement quelques minutes. Au sein des compagnies aériennes, toutes ses étapes de préparation de vol sont effectuées par un service opérationnel, pas par les pilotes.

À bord de l’appareil également, leurs rôles sont très différents. Bien sûr, pour un avion de ligne comme pour un jet, un pilote est chargé de la sécurité et du fonctionnement technique de son appareil, mais le pilote de jet joue aussi un rôle essentiel dans le service aux passagers.

Présent tout au long de la prestation, il les accueille à l’aéroport et à bord de l’avion. Le cockpit étant accessible, il est visible de la cabine tout au long du vol.

Comme la présence d’un agent de bord n’est pas systématique à bord d’un avion privé, le capitaine et son copilote peuvent parfois assurer le service des boissons et des repas.

C’est un travail dans lequel on doit s’impliquer !

Les pilotes de ligne au contraire sont rarement aperçus et leur présence auprès des passagers se limite à une voix retransmise par un haut-parleur en cabine. Bien sûr, cette distance est nécessaire pour des raisons de sécurité, mais elle a pour conséquence d’isoler complètement le cockpit.

Même les autres membres d’équipage ont peu de contact avec les pilotes !

L’année dernière, nous avons interrogé des centaines de pilotes dans tous les domaines de l’aviation afin de recueillir leurs impressions sur leur métier et en savoir plus sur ce qui les motivait à voler.

Cette enquête a révélé un important contraste entre les pilotes de ligne et leurs collègues de l’aviation privée.

Les pilotes de jet étaient en général plus satisfaits de leur travail, qu’ils étaient 56 % à considérer « très stimulant » contre seulement 25 % des pilotes de ligne. Ils indiquaient également avoir un meilleur contrôle opérationnel.

Pourquoi si peu de pilotes choisissent-ils de faire carrière dans l’aviation privée ?

Malgré une meilleure satisfaction professionnelle et une plus grande autonomie dans leur travail, l’aviation privée n’est toujours pas considérée comme un véritable choix de carrière.

C’est un état de fait en partie lié à la rémunération.

Bien que l’épanouissement professionnel compte pour beaucoup (et les pilotes sont majoritairement passionnés par leur travail plutôt que par l’argent), notre enquête a révélé que les pilotes de jet gagnaient moins bien leur vie que leurs homologues employés par les compagnies aériennes.

Ils bénéficient aussi de beaucoup moins d’avantages (mutuelle santé, plan d’épargne retraite, etc.). En outre, les vols à tarifs réduits auxquels peuvent prétendre les pilotes de ligne et leurs familles en motivent plus d’un.

Une vie de pilote est aussi synonyme de temps passé loin de chez soi. Les horaires réguliers des compagnies aériennes présentent donc un certain avantage pour l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Le service à la carte de l’aviation privée impose des horaires variables et imprévisibles à ses pilotes, ce qui peut être une motivation pour certains, mais aussi une contrainte pour ceux qui ont des enfants.

Enfin, les pilotes de jet doivent en général financer eux-mêmes leur formation, ce qui représente une somme importante et décourage de nombreux candidats.

Ainsi, même si les pilotes de jet semblent apprécier leur travail plus que leurs collègues pilotes de ligne, les freins décourageant ce choix de carrière sont nombreux.

C’est d’ailleurs une préoccupation importante du secteur qui sera confronté à une pénurie de pilotes dans tous les domaines si la demande de vols continue de croître de façon exponentielle.

Les opérateurs aériens de l’aviation privée devront donc redoubler de créativité afin de convaincre de nouveaux pilotes de tenter l’aventure.

PrivateFly met au service de sa clientèle une technologie innovante et les conseils d’une équipe de conseillers spécialisés. Pour un devis et des conseils personnalisés, contactez notre équipe polyglotte 24 h/24 par e-mail ou par téléphone au +33 1 70 70 77 87.

Contenu connexe

01 août 2013

6 Moyens par lesquels les opérateurs et les pilotes collaborent pour réduire les coûts de carburants

Ryanair a annoncé hier une baisse conséquente de leurs profits suite à la montée du prix du carburant. La solution de Ryanair est d’augmenter ses marges en volant plus bas (et peut-être vendre plus de…