5 tendances Identifiées à la convention de la NBAA
Cette semaine, j’ai participé à la convention annuelle de la National Business Aviation Association (NBAA), le principal évènement de l’aviation privée au niveau mondial.
L’édition 2014 réunissait plus de 1 000 exposants au Orange County Convention Center d’Orlando en Floride pour une présentation des dernières nouveautés, une série de conférences et de nombreux débats sur l’avenir du secteur.
25 000 personnes ont fait le déplacement pour ce rendez-vous incontournable, sans compter les avions…. L’aéroport d’affaires d’Orlando, situé à proximité du centre de convention, a servi de lieu d’exposition pour environ 100 jets de toutes les tailles afin que les visiteurs puissent monter à bord et les admirer de près.
En tant que directeur général d’une société qui organise des vols privés à travers le monde, j’étais là pour évoquer la croissance enthousiasmante de nos activités aux États-Unis avec nos fournisseurs et les représentants des médias.
D’après ce que j’ai pu voir et entendre sur place, les points à retenir pour cette année sont les suivants :
1. BOMBARDIER PREND DE L’ALTITUDE
La présentation des nouveaux modèles d’avions est toujours un des temps forts de la convention de la NBAA. Cette année, c’est le Challenger 650 de l’avionneur canadien Bombardier qui a le plus marqué les esprits.
Ce n’est pas à proprement parler un nouvel appareil, mais plutôt une évolution du Challenger 605. Cette transformation comprend la modernisation du cockpit, avec l’intégration d’un poste de pilotage Vision qui s’appuie sur une avionique Pro Line 21 Advanced de Rockwell Collins, un système de gestion de cabine (CMS) de pointe et de nouveaux moteurs de marque GE. Selon Bombardier, ces derniers, baptisés CF34-3B MTO, accroîtront la poussée maximale de l’appareil de 5 %, lui permettant de décoller sur des distances plus courtes et d’étendre son rayon d’action jusqu’à 7 408 km.
L’avionneur a également profité de la NBAA 2014 pour évoquer le premier vol de son Learjet 85, une excellente suite à apporter aux célébrations du 50e anniversaire de la série que Bombardier avait fêté en grande pompe à l’occasion de la convention de l’année dernière.
2. OWN, SHARE OR CHARTER? A NEW SHIFT FOR CORPORATES
Pour les grandes sociétés, la question d’acheter ou d’exploiter ses propres avions se pose de plus en plus. La demande de ce segment devrait donc radicalement évoluer. Pas seulement pour des questions d’image (au Royaume-Uni, l’entreprise Tesco a récemment été vivement critiquée pour son importante flotte de jets privés), mais aussi pour les difficultés et les coûts associés à l’exploitation d’actifs aussi chers.
Dans un sondage publié annuellement, la société américaine Honeywell a demandé à 1 500 services de vols de grandes entreprises d’évoquer leurs projets d’achat de jets pour les cinq années à venir. Seuls 23 % d’entre eux ont indiqué projeter d’investir dans de nouveaux appareils, le résultat le plus faible obtenu depuis quatre ans.
Parallèlement, la propriété fractionnée est aussi boudée, alors que de plus en plus de sociétés privilégient la flexibilité et la rentabilité qu’offre l’affrètement. Cette tendance s’accélère aussi grâce aux progrès technologiques qui permettent de réserver un jet bien plus facilement et rapidement qu’autrefois. PrivateFly a d’ailleurs été mentionné cette semaine dans un article du Financial Times sur la technologie qui permet à l’affrètement de concurrencer la propriété fractionnée.
3. LA BATAILLE DES LONG-COURRIERS
Les jets long et très long-courriers sont ceux qui connaissent la plus forte croissance en terme de demande sur le marché de l’aviation privée. Dans la course que se livrent les avionneurs pour accroître la vitesse et le rayon d’action de leurs appareils, les jets long-courriers sont au cœur de l’action. Peu affectée par la crise économique, la demande est actuellement élevée à l’achat comme à l’affrètement et les constructeurs en sont bien conscients. Dans son rapport annuel, la société Honeywell indique que les jets de grande taille représentent 56 % des commandes envisagées en terme d’unités et 83 % de leur montant total pour les 5 prochaines années.
Bombardier a présenté un prototype de son futur Global 7000 au salon EBACE de cette année. Il devrait être lancé l’année prochaine, suivi de près par le Global 8000, dont le rayon d’action sera encore plus important et qui devrait commencer à être livré en 2016. En réponse à cette annonce, Gulfstream a quant à lui présenté non pas un, mais trois nouveaux jets long-courriers, en annonçant la certification du G650ER et en dévoilant les plans de ses futurs G600 et G700.
4. SIGNATURE POUR PLUS DE FBO
Signature Flight Support est l’opérateur de services aéroportuaires (FBO) le plus connu du marché. Sa société mère, BBA Aviation, exploite désormais plus de 120 terminaux réservés à l’aviation privée à travers le monde. Après avoir annoncé une hausse de 13 % de son chiffre d’affaires sur le premier semestre 2014, Signature poursuit sa stratégie d’acquisition et prévoit d’ajouter 15 nouveaux FBO à cette liste avant la fin de l’année.
Les services aéroportuaires contribuent largement à la performance de l’aviation d’affaires, un secteur dans lequel la vitesse et la qualité de service priment. En plus de satisfaire les besoins des passagers, un FBO assure le ravitaillement en carburant, la sécurité, le stationnement dans des hangars, l’assistance au sol et la maintenance des appareils, ainsi que le service aux équipages.
Chez PrivateFly, nous constatons que nos clients sont de plus en plus informés des marques et des options des opérateurs de services aéroportuaires. Signature se fait connaître non pas en proposant l’environnement le plus luxueux (plusieurs de ses concurrents se distinguent dans cette catégorie), mais plutôt par son expertise globale, ses prix compétitifs et l’homogénéité de son service. Cette stratégie porte ses fruits sur le marché d’aujourd’hui, aussi bien auprès des clients que des acteurs du secteur.
5. LATITUDE SET TO NAVIGATE SUCCESS FOR TEXTRON
Pour sa première participation à la convention de la NBAA depuis la fusion des sociétés Cessna et Beechcraft, Textron, nouveau propriétaire des marques, a fait les choses en grand avec un stand impressionnant et 12 modèles en exposition. Elle a aussi profité de l’événement pour présenter aux professionnels le Citation Latitude de Cessna, un nouvel appareil qui devrait être certifié et commencer à être livré l’année prochaine.
Conçu pour rivaliser avec les Legacy 450 et 500 d’Embraer, cet avion de 9 places s’appuie sur la popularité persistante du Citation XLS et vise à relancer la demande pour des jets de taille moyenne (il est aussi moins cher que son grand frère le Sovereign qui peine à trouver sa place sur le marché européen).
Avec un remarquable rayon d’action de 5 000 km et une distance au décollage de 1 118 mètres, le Latitude est un avion polyvalent et performant, mais c’est dans la conception de sa cabine que Cessna s’illustre particulièrement. Plus large que celle des autres modèles Citation, elle est longue de 6,5 mètres et suffisamment haute pour que les passagers puissent se tenir debout, avec des éléments de conception qui renforcent l’impression d’espace.
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