10 juin 2016

Quelles seraient les conséquences économiques d’un Brexit sur l’aviation ?

À l’approche du referendum qui dévoilera si le Royaume-Uni décide de rester dans l’Union Européenne ou non, de nombreuses discussions sur l’impact économique d’un Brexit (une sortie britannique de l’UE) sur l’aviation civile surgissent.

Les sondages indiquent un score serré pour le referendum, mais la plupart des acteurs de l’industrie que nous avons rencontrés sont clairs : quitter l’UE serait un retour en arrière majeur pour l’aviation d’affaires au Royaume-Uni et en Europe en général.

De nombreux secteurs inquiets

Tout d’abord, beaucoup d’entreprises se soucient des problèmes et incertitudes que pourraient entrainer un Brexit, à commencer par la possibilité d’une baisse de la valeur de la livre (qui aurait un impact sur le prix du carburant utilisé par les opérateurs de jets privés britanniques, puisque ce prix est basé sur le dollar américain) et bien sûr le risque d’une récession économique qui pourrait frapper l’aviation d’affaires de façon brutale, comme cela a été le cas en 2008.

Ensuite, cela pourrait rendre difficile le recrutement de ressortissants européens non britanniques. Beaucoup d’entreprises emploient des travailleurs de nationalités variées, notamment des pilotes. Un Brexit aurait sans aucun doute un impact à PrivateFly, entreprise composée d’une équipe multiculturelle et internationale.

Les difficultés qui concerneraient l’aviation d’affaires

Mais le secteur de l’aviation pourrait également être mis à risque par un Brexit. En effet, l’Union Européenne a largement contribué à libéraliser le marché sur le continent. Toute compagnie aérienne ou tout opérateur européen basé dans l’un des États membres a le droit d’opérer librement dans l’UE. C’est pourquoi les compagnies low-cost se sont développées très rapidement en Europe.

En ce qui concerne l’aviation privée, grâce au libre-échange européen, un opérateur d’affrètement de jet privé britannique peut déplacer librement ses appareils à travers l’Union Européenne et déposer ou récupérer des passagers dans n’importe quel État-membre. Cette flexibilité permet à tout appareil européen d’effectuer de nombreux trajets où qu’il soit dans l’UE, ce qui représente un réel atout pour l’aviation d’affaires.

Les changements de règles de cabotage

En principe, un opérateur d’une certaine nationalité ne peut pas effectuer de vols domestiques dans un pays étranger, c’est ce qu’on appelle le cabotage. Mais le libre-échange européen permet à tout opérateur de l’Union Européenne d’effectuer des vols domestiques dans l’espace européen. Par exemple, un appareil français qui atterrit à Londres peut récupérer de nouveaux passagers et effectuer un autre vol au Royaume-Uni, tels qu’un Londres – Manchester.

Ces vols domestiques représentent une part importante de l’activité de l’aviation d’affaires en Europe, où la majorité des vols sont des trajets courts. Retrouvez notre rapport sur les tendances de la location de jet privé pour en savoir plus sur l’aviation d’affaires en Europe.

Cela n’est pas seulement un avantage pour les opérateurs britanniques qui peuvent opérer librement partout dans l’Union Européenne, mais aussi pour les compagnies européennes (dont les françaises) qui opèrent au Royaume-Uni. Londres étant la ville la plus fréquentée d’Europe par les avions privés, beaucoup de jets étrangers se retrouvent dans les aéroports londoniens.

Évidemment, il est possible (et même très probable) que si le Royaume-Uni quitte l’Union Européenne le pays négociera de nouveaux accords pour maintenir ses droits. C’est ainsi que certains pays bénéficient du droit de cabotage en Europe, grâce à l’ECAA (European Common Aviation Area).

Cela permet d’étendre le marché européen de l’aviation à des pays tels que la Norvège et l’Islande grâce à des ententes multilatérales. Et la Suisse a négocié un accord directement avec l’Union Européenne qui lui permet d’avoir accès à ce marché sous certaines restrictions.

En cas d’un Brexit, le Royaume-Uni pourra donc lui aussi négocier un accord particulier en Europe, à travers l’ECAA ou de façon indépendante comme la Suisse. Mais sera-t-il prêt à signer un nouvel accord multilatéral avec l’UE et à se soumettre à des lois et règlements ? Recevra-t-il les autorisations nécessaires de la part des États membres ?

Quel impact pour le client ?

Le referendum sur le Brexit entraine beaucoup de questionnements et d’incertitudes. C’est un scénario potentiel sans précédent. Mais avec notre industrie qui se relève enfin de la crise économique de 2008, une chose est claire : la dernière chose dont nous avons besoin est d’une période prolongée de négociation et d’incertitude (qui pourrait durer des années).

En conclusion, un Brexit serait une mauvaise nouvelle pour nos clients, au Royaume-Uni et en Europe, qui subiraient certainement une augmentation des prix de location d’avions privés, due à la complexité des procédures nécessaires pour créer de nouveaux arrangements entre le Royaume-Uni et l’UE.

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