Un véritable gag !
Le pilote d’un Boeing 747 « Dreamlifter » a posé son appareil sur le mauvais aéroport. Cela s’est produit la semaine passée à Wichita dans le Kansas.
Le « Dreamlifter », l’un des plus grands avions cargo du monde avec ses 70 mètres de long, est utilisé par le constructeur américain Boeing, pour le transport de pièces et tronçons de fuselage nécessaires à l’assemblage de ses 787 Dreamliner.
Après avoir quitté l’aéroport de New York, où il avait effectué une brève escale technique après un long vol depuis l’Italie, l’avion s’est posé sur le petit aéroport de Jabara, alors qu’il devait normalement aller jusqu’à la base aérienne de McConnell, située à une dizaine de kilomètres.
Le super Jumbo s’est posé sur une piste trop courte et trop étroite et s’est donc retrouvé coincé plus de 10 heures sur le tarmac de l’aéroport du fait de l’absence d’une longueur de piste suffisante lui permettant de repartir (longueur de piste de 1.9km, alors qu’il lui faut théoriquement presque 3km de piste pour pouvoir décoller).
C’est finalement grâce à de « savants calculs » et à une implication totale des équipes au sol pour manœuvrer l’avion que le Dreamlifter a pu finalement repartir, pour atteindre sa destination initiale 15 minutes plus tard.
Adam Twidell, Directeur Général de PrivateFly et pilote, revient sur cet événement et répond aux questions qui lui sont depuis régulièrement posées.
Comment un avion peut-il se poser sur le mauvais aéroport ?
Deux explications possibles :
A) Le mauvais aéroport a été entré dans les systèmes de navigation (Flight Management System).
Tout comme un ordinateur, un avion moderne ne fait que suivre un ensemble d’instructions qui lui a été donné au préalable, sauf si ces instructions venaient à représenter un danger pour la sécurité du vol.
B) Le pilote n’a pas correctement identifié l’aéroport et a posé l’appareil sur le mauvais terrain.
Les principales causes pouvant entrainer cette erreur sont : une connaissance faible de la région et de ses aéroports, des conditions climatiques difficiles, une proximité géographique entre les deux aéroports qui présentent de surcroit des pistes similaires et orientées de la même manière…
Il est tout de même surprenant que le contrôle aérien n’est pas fait remarquer cette erreur au pilote au moment même où ce dernier entamait son approche finale.
Quelle est la longueur de piste minimum requise pour un avion au décollage ?
Cette distance minimum est déterminée par de nombreux calculs effectués par les ingénieurs des différents constructeurs, et en envisageant tous les scénarios possibles.
Les facteurs qui entrent ici en jeu sont :
– Conception de l’aéronef
– Configuration de l’appareil (réglages des volets etc.)
– La température
– Direction et force du vent
– État de la surface de la piste et son inclinaison
– La charge utile embarquée
Différentes instances supervisent ces calculs selon les régions.
En Europe, les constructeurs sont soumis aux normes de l’Agence Européenne de la Sécurité Aériennne (AESA). Aux Etats-Unis, c’est la Federal Aviation Authority qui régule.
Même en l’absence manifeste de risque, compagnies aériennes et opérateurs de jets ne s’essayent jamais à un décollage où les conditions optimales ne sont pas rassemblées (notamment en termes de longueur de piste) et ce, pour plusieurs raisons. Un décollage sur piste courte, et éventuellement mouillée, contraint le pilote à pousser davantage sur les moteurs et en accélère leur usure.
A contrario, celui-ci sera invité à utiliser une poussée minimum au décollage lorsque les conditions le permettent. Il participe à la préservation de la durée de vie des moteurs et à une diminution des coûts de maintenance infligés à sa compagnie.
Quel appareil peut se poser sur l’aéroport de mon choix ?
Rendez-vous sur notre site internet dans la section « Destinations ».
Vous trouverez toutes les informations concernant l‘aéroport de votre choix : distance piste, histoire, vidéo d’approche, etc.
Vous pouvez également nous contacter au +33 1 70 70 77 87 pour de plus amples informations concernant l’aéroport de votre choix.
Contenu connexe
Demandez au pilote : les jets long-courriers
Utilisation d’applis pour l’aviation : est-ce un oiseau ? Est-ce un avion ? Non, c’est un iPad.
