De « l’autopilote » à l’automate
En Mai dernier, un Jetstream 31 a réalisé le premier vol sans pilote de l’histoire du Royaume-Uni.
Ce turbopropulseur de 16 places a décollé de Warton dans le Lancashire pour rejoindre Inverness dans le nord de l’Ecosse. Le pilote a contrôlé l’engin depuis le sol, en coordination avec le contrôle.
A bord, deux pilotes étaient en charge des deux phases critiques que sont le décollage et l’atterrissage. Ils ont ensuite laissé la main à ce troisième pilote, s’assurant simplement du bon comportement de l’appareil durant la croisière.
Ce vol de plus de 800km est l’aboutissement d’un programme lancé il y a quelques années par Astraea (Autonomous Systems Technology Related Airbone Evaluation and Assessment) soutenu par des financements privés et par le gouvernement britannique.
Ces recherches ont pour vocation d’étudier le comportement de ce genre d’engins dans un espace aérien ou de nombreux appareils se côtoient.
Plus récemment, un chasseur QF16 de l’armée américaine (version sans pilote du légendaire F16), s’est envolé de la base de Tyndall en Floride pour effectuer plusieurs manœuvres militaires (dont des passages en vitesse supersonique).
L’US Air Force s’est depuis longtemps lancé sur un programme de formation de pilotes manœuvrant leurs appareils à distance depuis des bases militaires, comme celle de Cannon dans le Nouveau-Mexique.
Les voitures « automates » ou « autonomes »
Aux Etats-Unis, les plus optimistes affirment déjà que les voitures sans chauffeur, devraient faire leur entrée sur le marché d’ici quelques mois.
Google a par ailleurs effectué de nombreux tests sur sa « Google Car » et certains états ont anticipé l’évènement en légalisant l’utilisation de ces véhicules (comme dans le Nevada, où les plaques d’immatriculation des voitures autonomes devraient avoir un fond rouge et porter le symbole de l’infini, comme symbole de la voiture du futur).
En Europe, Volvo et BMW ont effectué plusieurs essais sur autoroute, respectivement en Espagne et en Allemagne, à plus de 110km/h. Stupéfiant !
Quel pourrait être l’impact des avions autonomes sur l’aviation?
Plus de limitation de temps de vol équipage & allongement de la durée des vols
Actuellement, les vols privés et commerciaux sont confrontés au problème de la limitation du temps de vol des équipages et du manque accru de pilotes dans le secteur.
Si les avions sans pilote étaient sûrs, nous pourrions opérer des vols plus longs sans être soumis à ces restrictions.
Moins cher
L’absence de pilote permettrait de réduire le prix du vol / billet ( économie sur le salaire, les qualif, les formations).
Plus sûr
En 2012, près de 70% des accidents étaient dus à une erreur humaine ou un à défaut de vigilance.
C’est donc un véritable tournant dans la sécurité des vols puisque le facteur humain n’entrera plus en compte.
Sécurité et service
Pas de communication possible si un problème technique intervient.
Comment le public va le percevoir ?
Service client
Dans l’aviation d’affaires, le pilote est le premier interlocuteur du client lors de son arrivée à l’aéroport: il l’accueille à l’entrée du terminal, l’accompagne à l’avion, charge ses bagages, et reste à son écoute tout au long du vol.
Il peut aussi être confronté à des imprévus durant le vol et s’efforce de l’assurer dans les meilleures conditions possibles:
Si un appareil effectue une liaison Paris – Nice lors d’un orage, et que l’approche paraît trop mouvementée, le pilote peut prendre la décision de dérouter vers l’aéroport le plus proche dans un souci de confort pour le passager.
Le rôle du pilote va donc bien au-delà de la simple gestion “technique” d’un vol.
Sécurité et confiance
Sans pilote, le passager se doit d’avoir une confiance aveugle dans les technologies embarquées.
Au Royaume-Uni, le cas des drones militaires fait depuis longtemps débat, tant au niveau de la sécurité, que de l’aspect éthique et politique.
Pour le moment, l’utilisation de ces appareils serait davantage destinée à un usage militaire ou agricole, ou à des missions de recherches et de secours.
Le cargo pourrait être également concerné.
Quant au transport de passagers, il semblerait qu’un pilote sera toujours à bord, par mesure de précaution, afin de prendre les décisions qui s’imposent en cas de défaillance des systèmes de navigation à distance.