14 avril 2014

La voiture volante et la baleine des airs : deux visions différentes du futur de l’aviation

L’innovation et l’aviation sont deux sujets passionnant.

L’aviation est un secteur d’activité relativement récent, né il a à peine plus de 100 ans avec le premier vol des frères Wright.

En seulement un siècle, elle a réalisé des progrès inouïs jusqu’à faire partie de notre quotidien, mais derrière une machine commerciale, désormais bien huilée, on trouve toujours de nombreux inventeurs travaillant cherchant à transformer radicalement notre façon de voyager au cours du siècle à venir, et même au-delà.

Ces innovations font rêver et l’énergie nécessaire pour conduire un projet de la conception à la certification suscite mon admiration. C’est un long processus et à juste titre…

En Février, nous avons admiré le futur Spike S-512, un avion sans hublots.

Voici deux autres projets innovants très commentés actuellement : l’un est en passe de se concrétiser, l’autre n’est encore qu’un concept.

Le Transition de Terrafugia : mi-jet, mi-voiture

La voiture volante est depuis longtemps un phantasme des amateurs de science-fiction et de films de James Bond.

La société Terrafugia, basée dans l’État américain du Massachusetts, est sur le point de faire de ce rêve une réalité : sa voiture-avion de deux places est dotée de quatre roues et d’ailes rabattables pour se déplacer sur la route entre deux vols.

L’équipe de Terrafugia a passé plus de sept ans à développer Transition et accepte déjà des commandes en attendant de réaliser les derniers tests et de recevoir la certification de l’autorité fédérale de l’aviation civile américaine (la FAA).

Le véhicule a été officiellement présenté au public lors du meeting aérien EAA AirVenture Oshkosh qui réunit chaque année les professionnels et les passionnés de l’aviation expérimentale au Wisconsin(EU).

Il s’est d’abord déplacé sur le site avant de se transformer pour effectuer avec succès deux vols de 20 minutes.

Transition, qui est considéré comme un petit avion de tourisme par la FAA, peut transporter jusqu’à deux passagers (y compris le pilote) et quelques bagages.

Elle consomme de l’essence sans-plomb, peut atteindre une vitesse de 112 km/h sur terre et de 185 km/h dans les airs et est équipée d’airbags et d’un parachute.

Ses futurs propriétaires devront être titulaires d’un brevet de pilote, passer un test et réaliser 20 heures de vol avant de pouvoir prendre les commandes de cette voiture d’un genre nouveau.

Pour les ingénieurs qui l’on réalisée, la conception de Transition a posé quelques difficultés pour obtenir un véhicule à la fois pratique et « satisfaisant l’ensemble des réglementations en matière de sécurité routière et d’aviation. »

Depuis deux ans, son prototype fait l’objet de nombreux tests, aussi bien sur route que dans les airs et Terrafugia est désormais en passe de remporter son pari.

La voiture-avion sera mise en vente en 2015 ou 2016 pour un prix de 279 000 $. Même si elle n’est pas encore officiellement en vente, le carnet de commandes de Terrafugia compte déjà 100 réservations, soit un chiffre d’affaires potentiel de 25 millions de dollars (USD).

En attendant le lancement officiel des ventes de Transition, Terrafugia travaille à la conception de son prochain modèle : la TF-X, une voiture électrique volante de quatre places, capable de décoller à la verticale pour pouvoir s’envoler directement de chez soi, d’un parking ou d’un embouteillage !

Encore aux tous premiers stades de développement et à l’opposé de Transition en terme de taille, le AWWA Sky Whale est un concept d’avion imaginé par Oscar Viñals, un designer espagnol passionné d’aéronautique.

Comme l’animal à qui il doit son nom, cet appareil en forme de baleine est énorme : capable d’accueillir jusqu’à 755 passagers répartis sur trois ponts, il aurait une envergure de 88 mètres (à titre de comparaison, celle de l’A380 d’Airbus mesure 80 mètres).

Son concepteur prétend qu’il est l’avion « le plus écologique jamais imaginé » car il a fait appel à de nombreuses technologies vertes pour réduire la traînée, le poids et la consommation de carburant de son invention.

L’utilisation de matériaux ultralégers et d’un mode de propulsion économique devrait ainsi limiter la pollution de l’air et les nuisances sonores.

Autres points intéressants, l’avion sera couvert de panneaux solaires pour alimenter l’électronique de bord et doté d’ailes recouvertes d’un matériau autocicatrisant et de systèmes de sécurités avancés.

Malgré sa taille impressionnante, le AWWA Sky Whale pourra décoller quasiment à la verticale sur des pistes courtes, grâce à des réacteurs orientables comme ceux d’un Harrier Jump Jet, et donc emprunter un très grand nombre d’aéroports.

Découvrez quelle distance est actuellement nécessaire au décollage d’un avion.

Ce concept futuristique s’appuie sur des technologies qui n’existent pas encore, il faudra donc attendre longtemps avant de voir voler des baleines, mais ce projet spectaculaire nous donne d’ores et déjà un aperçu de ce que pourraient être les avions de demain…

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